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Sierra Leone: Retour à l’école après l’épidémie d’Ebola

Source: World Bank
Country: Guinea, Liberia, Sierra Leone

LES POINTS MARQUANTS

  • En Sierra Leone, au Libéria et en Guinée, le virus Ebola a gravement perturbé l’éducation. Au plus fort de l’épidémie, cinq millions d’enfants ont souffert de la fermeture des écoles.

  • Les écoles ont rouvert depuis peu dans ces trois pays.

  • Le Groupe de la Banque mondiale alloue 11,85 millions de dollars à ces trois pays pour y aider le secteur de l’éducation à faire face à cette crise et à se rétablir.

1er mai 2015 --- En Sierra Leone, enseignants et élèves ont repris le chemin de l’école le 14 avril, neuf mois après le début de l’épidémie d’Ebola, qui, d’après le décompte de la semaine dernière, a fait 3 877 morts dans ce pays.

Le Groupe de la Banque mondiale aide la Sierra Leone, ainsi que la Guinée et le Libéria, à rouvrir les écoles et à permettre aux élèves de reprendre leurs études, tout en évitant une nouvelle propagation du virus Ebola au sein du système scolaire.

Dans ces trois pays, l’éducation a considérablement pâti de l’épidémie d’Ebola. Au point culminant de cette crise sanitaire, les écoles ont été fermées pendant six à huit mois, empêchant cinq millions d’enfants d’apprendre.

Sierra Leone

« Je déteste Ebola parce qu’il a interrompu mes études, expliquait en mars dernier Mohamed Mansaray, 12 ans, qui vit à Rokupa. « Mes professeurs et les jeux avec mes amis me manquent. »

Yama Bundu, 10 ans, était du même avis : « J’aime (apprendre) les maths, et je ne suis pas content de ne plus pouvoir aller à l’école à cause de l’épidémie. »

En entraînant des décès et des difficultés économiques, cette épidémie a dévasté des familles entières. Si l’un de ses membres a été en contact avec une personne touchée par le virus, toute la famille doit être placée en quarantaine pendant 21 jours. Les parents ou d’autres apporteurs de revenu se retrouvent donc sans ressources durant cette période.

La fermeture des entreprises imposée par l’épidémie a également privé de nombreux parents d’un revenu régulier. Aujourd’hui, ils se demandent s’ils pourront payer les frais de scolarité et les fournitures nécessaires pour que leurs enfants puissent reprendre l’école.

Mariatu, une habitante de Rokupa, a survécu à Ebola mais a perdu son mari et sept enfants à cause du virus. Sans le revenu de son époux, elle ne sait pas aujourd’hui si elle aura les moyens de permettre à Adama, sa fille de 12 ans, qui a elle aussi survécu à l’épidémie, de poursuivre ses études.

Mais Adama se montre optimiste. « Je voulais continuer d’aller à l’école, pour devenir plus tard avocate et pour pouvoir m’occuper de ma mère si elle vit assez longtemps pour voir ça », a-t-elle expliqué.

Les autorités de la Sierra Leone ont annoncé des mesures visant à alléger la charge financière qui pèse sur les familles, telles que la suppression des frais d’examen standard et le subventionnement des frais d’inscription sur les deux prochaines années.

En Sierra Leone, le Groupe de la Banque mondiale appuie le rétablissement du secteur de l’éducation grâce à de nouveaux dons, à des fonds restructurés et à une assistance technique qui représentent environ 8,95 millions de dollars de ressources mutualisées provenant de l’Association internationale de développement (IDA), du Partenariat mondial pour l’éducation et du ministère britannique du Développement international (DFID).

Ces financements permettront au pays d’acheter et de distribuer plus de 36 000 postes de lavage des mains (conformément aux spécifications des pouvoirs publics), de désinfecter les écoles qui ont servi de centres de prise en charge des malades et de nettoyer toutes les autres écoles avant leur réouverture, de lancer une campagne de mobilisation des parents et des communautés pour la diffusion d’informations sur le retour à l’école, et de mettre en place des cantines scolaires afin d’encourager les enfants les plus vulnérables à revenir à l’école. Ces efforts, déployés collectivement avec d’autres partenaires et pilotés par le ministère de l’Éducation, de la Science et de la Technologie, ciblent 9 000 établissements scolaires formels et informels.

De plus, le Groupe de la Banque mondiale est en train d’explorer des solutions visant à faciliter la formation du personnel médical, car l’épidémie a fait de nombreux morts parmi les agents de santé.

Certains parents veulent être sûrs que toutes les mesures de sécurité sont en place avant de renvoyer leurs enfants à l’école. Mais les enfants comme Mohamad et Adama sont impatients de revenir à l’école.

« Je veux apprendre pour devenir médecin et soigner les gens », a affirmé Mohamad.

Libéria

Au Libéria, les écoles ont commencé à rouvrir leurs portes en février 2015. Dans le comté de Montserrado, la Billytown Public School prend encore la température des élèves et s’assure qu’ils se lavent les mains avant d’entrer à l’école et à la sortie.

Chaque jour, cet établissement sensibilise les élèves au problème posé par Ebola en leur disant : « Quand vous venez à l’école, évitez de toucher les autres et n’enlevez pas votre veste de protection. Ne partagez pas ce que vous mangez et amenez votre propre bouteille. »

Karotee W. Washington, directrice de la Billytown Public School, affirme haut et fort qu’il faut montrer aux parents que l’école est un environnement sûr. Mégaphone en main, elle les enjoint de « laisser venir les enfants à l’école. Ils ne doivent pas rester à la maison. Nous avons pris des mesures préventives contre Ebola. »

Leurs enfants n’ayant pas été scolarisés durant de longs mois, les parents ont demandé à Mme Washington de mettre en place des cours de rattrapage scolaire après la classe.

Avec l’appui de la directrice, des enseignants, des parents et du chef du village, cette école a pu inscrire 500 élèves à sa réouverture.

Au Libéria, l’appui du Groupe de la Banque mondiale au redressement du secteur de l’éducation après l’épidémie d’Ebola totalise 4,2 millions de dollars. Quelque 15 000 enseignants bénéficieront d’une remise à niveau et 590 000 élèves recevront de nouveaux manuels.

Guinée

En Guinée, les écoles ont rouvert en janvier 2015. Ousmane Sacko, qui enseigne la philosophie dans le Groupe Scolaire Woodia Berete (primaire-lycée) à Conakry, raconte ce qu’il a ressenti lorsqu’il a revu ses élèves. Tout le monde était heureux de reprendre les cours. « L’épidémie a traumatisé les élèves, a-t-il expliqué. Ils sont restés à la maison si longtemps qu’ils ont oublié ce qu’ils avaient appris. »

En Guinée, le Groupe de la Banque mondiale réalise actuellement des enquêtes pour évaluer l’impact d’Ebola sur les résultats scolaires. Les projets en cours avec le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) et l’Agence française de développement (AFD) continueront d’apporter un appui ex post. Les nouveaux dons et les fonds mutualisés restructurés se chiffrent au total à 4,7 millions de dollars. Ils financeront un certain nombre d’opérations, notamment la remise en état des latrines et des points d’eau dans 850 écoles, la construction d’infrastructures pour l’alimentation en eau et l’assainissement, l’information sur la santé et l’hygiène et le suivi dans les 6 365 écoles du pays, et la révision des programmes de formation, pour y inclure des modules sur Ebola et sur les problèmes connexes, à l’intention de 12 000 enseignants.


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