N°: 160/2014
Le Comité des chefs d’état-major de la CEDEAO (CCEM) a promis d’apporter le soutien des forces armées des Etats membres à la lutte engagée dans la région contre la maladie à virus Ebola (MVE).
Dans l’une des huit recommandations issues de leur 34ème session ordinaire qui vient de se terminer à Accra, au Ghana, les chefs d’état-major ont salué les efforts déployés par les chefs d’état et de gouvernement de la région, par la Commission de la CEDEAO et les autres parties prenantes, pour combattre cette épidémie, avant de réaffirmer la disponibilité des forces armées à soutenir les diverses initiatives engagées par les Etats membres.
Revenant sur cette question, lors du point de presse organisé après la cérémonie de clôture de la réunion, le nouveau président du CCEM, le Vice-amiral Mathew Quashie du Ghana, a assuré que “l’armée est toujours prête et toujours en première ligne pour faire face aux urgences” comme cette épidémie d’Ebola, considérée comme une menace à la sécurité de la région.
La Commissaire chargée des Affaires politiques, Paix et Sécurité à la CEDEAO,
Mme Salamatu Hussaini Suleiman, s’est fait l’écho des déclarations du président du CCEM, soulignant que les armées de la région ont démontré leur capacité à protéger les citoyens de la Communauté contre toute menace à la sécurité, en mettant leurs compétences professionnelles à contribution, dans le secteur politique ou social.
L’épidémie d’Ebola a coûté la vie à plus de 2.000 personnes sur les 4.000 infectées dans la région.
S’agissant de la situation sécuritaire au Nord-est du Nigeria, les chefs d’état-major ont recommandé, entre autres mesures, le renforcement du partage de renseignements entre les Etats membres et l’intensification de la formation en matière de lutte anti-insurrectionnelle.
Le Vice-ministre des Affaires étrangères et de l’Intégration régionale du Ghana,
Son Excellence Kwesi Quartey, invité d’honneur à la cérémonie de clôture, a déclaré : “Boko Haram a créé le chaos au Nigeria et doit être stoppé à tout prix,” avant d’ajouter que “l’Afrique ne peut se permettre de voir l’instabilité s’installer au Nigeria”
Reprenant à son compte les conclusions de la réunion des chefs d’état-major de la Marine, tenue en marge de la 34ème session du Comité, le CCEM a exhorté la Commission de la CEDEAO et les chefs de la Marine chargés de la Zone maritime pilote E (regroupant le Bénin, le Niger, le Nigeria et le Togo), à prendre toutes les dispositions nécessaires afin d’assurer la mise en service, au plus tard en janvier 2015, du Centre multinational de coordination maritime (CMCM) de la Zone E.
La mise en place de cette structure donnera l’impulsion nécessaire aux autres Zones pour leur permettre de sécuriser l’espace maritime de la CEDEAO et de la CEEAC, conformément à la volonté exprimée lors du sommet conjoint tenu en juin 2014, concernant la lutte contre la piraterie et les autres crimes maritimes.
Sur un autre plan, les chefs d’état-major réunis à Accra, ont préconisé l’accélération du Programme de réforme du secteur de la Défense et de la Sécurité en Guinée Bissau, lequel est mis en œuvre avec l’appui de la CEDEAO.
Ils ont appelé les partenaires à soutenir les efforts de ce pays.
D’autre part, les membres du Comité ont exhorté les autorités bissau-guinéennes à faire preuve de la volonté politique nécessaire pour le règlement de toutes les questions restant en suspens, afin de créer les conditions favorables à la paix et au développement durable dans le pays.
Les chefs d’état-major ont par ailleurs lancé un appel aux partenaires au développement pour une aide à la CEDEAO dans le cadre du remboursement des montants dus aux pays contributeurs de troupes (composantes militaire et de police) de la Mission internationale de soutien au Mali sous conduite africaine (MISMA), remplacée l’an dernier par une Mission des Nations Unies, ainsi qu’à la Mission de la CEDEAO en Guinée Bissau (ECOMIB).
Lors de l’ouverture de cette réunion qui s’est tenue du 9 au 11 septembre, le CCEM a rendu un vibrant hommage à son président sortant, le Général Soumaila Bakayoko de Côte d’Ivoire, qui a su jouer de son influence afin de permettre à la région de trouver une issue heureuse aux crises sécuritaires auxquelles elle s’est trouvée confrontée ces deux dernières années.
Organisée sur le thème du “Renforcement de la coopération militaire au sein de la CEDEAO pour la paix, la stabilité et le développement,” la rencontre a permis aux participants d’examiner la situation générale de la sécurité dans la région.
Le Mali a été désigné pour abriter la 35ème session ordinaire du Comité des chefs d’état-major.