08/24/2014 19:13 GMT
KINSHASA, 24 août 2014 (AFP) - Les autorités congolaises ont annoncé dimanche que la République démocratique du Congo était touchée par une épidémie d'Ebola, circonscrite dans une région reculée du pays et distincte, selon elles, de celle qui sévit en Afrique de l'Ouest.
"Les résultats sont sortis positifs. Le virus Ebola est confirmé en RDC", a déclaré à l'AFP le ministre de la Santé congolais, Félix Kabange Numbi à propos des échantillons prélevés sur des personnes touchées par une fièvre hémorragique ayant fait 13 morts depuis le 11 août dans la province de l'Equateur (Nord-Ouest du pays)..
"Après les analyses de huit échantillons prélevés sur terrain, l'Institut national de recherche biomédical (INRB), vient de confirmer que deux échantillons sont positifs au virus Ebola", a ensuite précisé le Dr Kabange dans un message diffusé par la télévision publique congolaise.
Déclarant officiellement la "septième [épidémie d'Ebola] en RDC depuis" la découverte de ce virus dans ce pays (alors le Zaïre) en 1976, le Dr Kabange a néanmoins affirmé que celle-ci n'avait "aucun lien avec celle qui sévit en Afrique de l'Ouest".
"L'expérience acquise lors des six précédentes épidémies d'Ebola sera mise à contribution pour contenir cette maladie", a encore déclaré le ministre, assurant que l'épidémie était "circonscrite au secteur de Djera" dans le territoire de Boende, ville située à près de 800 km au nord-est de Kinshasa et à 300 km à l'Est de Mbandaka, la capitale de l'Equateur.
"Il n'y a pas de virus Ebola à Kinshasa, ni à Mbandaka" a insisté Alain Tshibanda Ngoy, conseiller en charge de la communication auprès du Premier ministre Augustin Matata Ponyo après la tenue d'une réunion de crise au siège du gouvernement.
'Quarantaine'
Les autorités ont annoncé "la mise en quarantaine du secteur de Djera", précisant que les forces de l'ordre seraient "mises à contribution".
Autres mesures : "la mise en place d'un centre de traitement" et l'installation "d'un laboratoire mobile [...] pour assurer le diagnostic biologique en temps réel".
"Le personnel de santé ayant géré les précédentes épidémies en RDC sera mis à contribution et déployé sur le terrain", a indiqué le ministre de la Santé.
D'ores et déjà, "11 personnes malades sont en isolement et plus de 80 [personnes ayant eu des] contacts" avec des malades ont été identifiés et sont suivies "par une équipe spécialisée", a-t-il ajouté.
D'après les tests de l'INRB, "un échantillon est positif à la souche Soudan et l'autre, positif à une souche croisée Soudan - Zaïre", a indiqué le Dr Kabange indiquant que des tests plus poussés étaient en cours.
Depuis la découverte du virus Ebola au Congo, cinq souches du virus ont été identifiées.
La souche Zaïre s'est avérée particulièrement virulente dans l'épidémie qui sévit actuellement en Afrique de l'Ouest et qui a fait au au moins 1.427 morts selon le dernier bilan de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) arrêté au 20 août: 624 au Liberia, 406 en Guinée, 392 en Sierra Leone et 5 au Nigeria, sur un total de 2.615 cas (confirmés, probables ou suspects).
Présente dans le secteur de Djera avec une "équipe d'évaluation" depuis une semaine, Médecins sans Frontières s'active pour y envoyer "aussi vite que possible" du personnel médical capable de "prendre en charge les patients" et de contribuer à la lutte contre la propagation du virus, a déclaré à l'AFP Amandine Colin, chargée de la communication de MSF en RDC.
La dernière épidémie d'Ebola en RDC avait fait officiellement 36 morts d'août à novembre 2012 dans le Nord-Est du pays.
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