LIBREVILLE, 22 août 2014 (AFP) - Le Gabon a suspendu les liaisons aériennes et maritimes en provenance des pays d'Afrique de l'Ouest affectés par l'épidémie d'Ebola, et délivrera les visas "au cas par cas" aux voyageurs venant de ces pays, a annoncé vendredi le gouvernement gabonais.
Les autorités gabonaises ont décidé "la suspension des vols et des navires en provenance des pays touchés par l'épidémie" - la Guinée, le Liberia, la Sierra Leone et le Nigeria - a déclaré le ministre de la Santé, Fidèle Mengué Me Engouang, lors d'une conférence de presse.
Le gouvernement a également suspendu les "missions des fonctionnaires gabonais vers les pays touchés" et recommande "à tous résidents au Gabon de différer leur voyage vers ces pays jusqu'à la fin de l'épidémie", a-t-il poursuivi.
Autre mesure prise pour éviter l'arrivée d'Ebola au Gabon: "la restriction de la délivrance des visas d'entrée au Gabon aux personnes en provenance" des pays touchés, selon le ministre de la Santé.
Les demandes de visa d'entrée au Gabon seront étudiées "au cas par cas", a précisé le ministre des Affaires étrangères, Emmanuel Issoze Ngondet, lors de la même conférence de presse.
"Notre pays a une expérience dans la lutte contre cette épidémie", selon M. Mengué Me Engouang, qui a annoncé qu'un "dispositif de veille sanitaire" serait réactivé.
Une fausse alerte Ebola a inquiété le pays ces derniers jours: un cas suspect a été identifié dans une clinique privée de Libreville, puis placé à l'isolement pendant trois semaines, avant d'être finalement révélé négatif, a assuré le ministre de la Santé.
Le Gabon a déjà connu trois épidémies d'Ebola en 1994 (31 morts), 1996 (45 morts), et en 2001-2002 (53 morts).
En lien avec la propagation du virus, l'immigration clandestine est également un motif d'inquiétude dans ce riche pays pétrolier qui fait figure d'eldorado en Afrique centrale, où des pirogues chargées de Ouest-africains débarquent régulièrement sur les côtes, notamment en provenance du Nigeria.
L'épidémie actuelle a fait au moins 1.350 morts, dont 576 au Liberia, 396 en Guinée et 374 en Sierra Leone, selon le dernier bilan de l'OMS, arrêté au 18 août.
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