Accra, 03 juillet 2014 – La réunion ministérielle d’urgence sur la maladie à virus Ebola s’est achevée aujourd’hui avec l’adoption par les ministres de la Santé d’une série d’actions prioritaires visant à enrayer l’épidémie Ebola en Afrique de l’Ouest. L’ampleur de la flambée actuelle est sans précédent, étant donné que plus de 750 cas et 445 décès ont été enregistrés en Guinée, en Sierra Leone et au Liberia depuis mars 2014.
Dans un Communiqué publié à la fin de la réunion de deux jours, les Ministres ont convenu que la situation actuelle constitue une menace grave pour tous les pays de la région et au-delà, et ils ont prôné une action immédiate. Ils ont exprimé leur inquiétude quant à l’impact social et économique défavorable de l’épidémie, et souligné la nécessité d’actions coordonnées par tous les intervenants, les dirigeants nationaux, d’un renforcement de la collaboration transfrontalière et de la participation des communautés à la riposte.
Intervenant à la séance de clôture, le Directeur régional de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) pour l’Afrique, le Dr Luis Sambo, a rendu hommage aux ministres et déclaré: “Nous avons adopté une stratégie inter-pays pour faire face à l’épidémie. Il est temps de prendre des actions concrètes pour mettre un terme aux souffrances et décès causés par la maladie à virus Ebola et empêcher sa propagation”.
En dépit des efforts déployés actuellement pour enrayer l’épidémie, il a été unanimement admis que de nombreux défis et insuffisances demeurent en matière de coordination de la lutte contre l’épidémie, de financement, de communication, de collaboration transfrontalière, de logistique, de gestion des cas, de prévention et surveillance des infections, de recherche des contacts, de participation et recherche communautaires.
L’Organisation mondiale de la Santé créera un Centre de contrôle sous-régional en Guinée qui servira de plateforme de coordination destinée à consolider et harmoniser l’appui technique de tous les principaux partenaires en faveur des pays de l’Afrique de l’Ouest, et à contribuer à la mobilisation des ressources. Les délégués ont également souligné qu’il était important que l’OMS soit à l’avant-garde des efforts internationaux visant à promouvoir la recherche sur les maladies à virus Ebola et d’autres fièvres hémorragiques.
Les ministres ont adopté une stratégie inter-pays commune qui met en exergue les principales actions prioritaires ci-après pour les pays touchés: •Convoquer des réunions intersectorielles nationales associant les départements ministériels clés, les comités techniques nationaux et d’autres intervenants, pour élaborer un plan de mise en œuvre immédiate de la stratégie. •Mobiliser les leaders communautaires, religieux et politiques pour améliorer la sensibilisation et faire mieux connaître la maladie. •Renforcer la surveillance, l’établissement des rapports sur le dépistage et la recherche des contacts. •Affecter des ressources humaines nationales supplémentaires dotées de compétences adéquates aux principaux points chauds de l’épidémie. •Identifier et engager des ressources financières nationales supplémentaires. •Organiser des consultations transfrontalières pour faciliter l’échange d’informations. •Travailler et échanger des informations avec les pays ayant déjà géré des épidémies d’Ebola dans le cadre de la coopération sud-sud.
Les délégués ont également exhorté les partenaires à continuer de fournir l’appui technique et financier, et à œuvrer avec l’OMS pour coordonner efficacement la riposte. Dans un effort visant à promouvoir le leadership régional, et à mettre en exergue la gravité de l’épidémie, les délégués ont recommandé fortement que le prochain sommet des Chefs d’État de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) examine la question liée à l’épidémie Ebola.
En mars 2014, la Guinée a notifié l’OMS des cas de maladie à virus d’Ebola. Au départ, les cas ne touchaient que les zones rurales de la Guinée, Gueckedou en étant l’épicentre. L’épidémie commencée en milieu rural a atteint Conakry, capitale de la Guinée et s’est répandue au-delà des frontières en Sierra Leone et au Liberia. La poussée actuelle d’Ebola dépasse toutes les autres épidémies en termes de cas, de décès et de propagation géographique en Guinée, au Liberia et en Sierra Leone.
Dans un effort visant à interrompre dans les plus brefs délais la propagation de ce virus, l’Organisation mondiale de la Santé a convoqué une réunion ministérielle d’urgence à Accra, Ghana, du 2 au 3 juillet 2014, à laquelle ont pris part onze (11) pays essentiellement de l’Afrique de l’Ouest et plusieurs partenaires internationaux clés impliqués dans la riposte à la flambée Ebola. La réunion avait pour but d’examiner les voies et moyens d’empêcher la propagation de la maladie, de partager les expériences et d’adopter une stratégie d’accélération de la riposte opérationnelle pour enrayer l’épidémie.
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