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Sierra Leone: Helen Clark: Discours sur l’évaluation du relèvement après Ebola

Source: UN Development Programme
Country: Guinea, Liberia, Sierra Leone

Aujourd’hui est un jour important pour la coopération internationale avec les pays touchés par l’épidémie d’Ebola. Il est maintenant temps de jeter les bases d’un redressement économique et social durable après la crise que le virus a provoquée en Guinée, au Libéria et en Sierra Leone. Tel est le souhait clairement exprimé par les gouvernements de ces trois pays, qui sont également déterminés à ramener le nombre de cas à zéro le plus rapidement possible.

En décembre, le Secrétaire général des Nations Unies s’est rendu sur place pour s'entretenir avec les autorités des perspectives en matière de lutte contre l’épidémie et de la nécessité de préparer le relèvement. Une fois de retour, il a confié au PNUD la responsabilité de piloter les initiatives des Nations Unies pour accompagner les efforts de relèvement au niveau national.

Une mission d’évaluation à laquelle participaient les Nations Unies, l’Union européenne, la Banque mondiale et la Banque africaine de développement a ensuite été dépêchée en Guinée, au Libéria et en Sierra Leone. Elle y a recueilli les impressions, l’analyse de l’impact socio-économique à long terme de l’épidémie ainsi que les propositions des trois gouvernements et des partenaires de développement concernés.

Notre objectif est de soutenir les gouvernements de Guinée, du Libéria et de Sierra Leone dans leurs stratégies de relèvement. Des organisations régionales et sous-régionales ont également été consultées sur des aspects plus généraux de la crise Ebola et en vue d’assurer la complémentarité des efforts de relèvement au niveau national et régional.

Le Programme de transformation du Libéria, le Programme pour la prospérité de la Sierra Leone et la Stratégie de réduction de la pauvreté de la Guinée fixent leurs objectifs de développement respectifs. Garantir le développement à moyen et long terme impliquera cependant une action déterminée pour consolider les institutions et les systèmes qui ont échoué à prévenir cette crise. À cet égard, il est particulièrement éclairant de constater que le coup porté à la croissance de ces trois pays n’est pas tant lié à un choc économique extérieur qu’aux défaillances des institutions, des systèmes et des services de base. Les priorités des plans nationaux de développement doivent par conséquent être revues pour renforcer la résilience et préserver les acquis du développement.

Les trois pays mettent tout en œuvre pour définir des stratégies et des priorités pour le relèvement et la relance du développement. Les besoins immédiats sont considérables, étant donné l’ampleur de la crise. Les secteurs de l’agriculture, de la construction, de l’extraction minière et des services ont été durement touchés, de même que le secteur informel ainsi que les petites et moyennes entreprises, qui ont souffert du ralentissement de l'activité économique. Les investissements privés et les échanges, notamment le commerce transfrontalier traditionnellement aux mains des femmes, ont connu un net recul. Partout, des personnes ont perdu leurs emplois et leurs moyens de subsistance.

Sur le plan social, de nombreux services médicaux non directement concernés par Ebola ont cessé de fonctionner, des écoles ont fermé leurs portes des mois durant, tandis que le nombre de personnes vulnérables (orphelins, survivants de la maladie, ménages dirigés par des veuves) a explosé. Les besoins en termes de relèvement sont donc complexes et multiples, porteurs de priorités contradictoires. 
Les gouvernements et les différents partenaires impliqués dans les efforts de relèvement après Ebola ont identifié plusieurs domaines de partenariats potentiels :

• La consolidation des systèmes de santé pour offrir un accès sécurisé et équitable aux soins, et être en mesure de faire face aux prochaines crises de santé publique. Le savoir-faire acquis en matière de surveillance épidémiologique et de gestion des crises doit être institutionnalisé. Le personnel de santé qui a été tragiquement emporté par l’épidémie doit être rapidement remplacé, via la mise en place de formations accélérées et des mesures pour combler provisoirement les lacunes existantes. Les agents de santé déployés par des gouvernements et différents partenaires, notamment des ONG de la région et au-delà représentent à ce titre une aide des plus précieuses.

• Le rétablissement et la création de moyens de subsistance et d’emplois, notamment pour les femmes et les jeunes. Les dispositifs de transfert monétaire et d’accès aux financements peuvent contribuer à relancer l’agriculture ainsi que les micro-, petites ou moyennes entreprises.

• Le renforcement des secteurs de l’éducation, de l’eau et de l’assainissement, ainsi que l’appui aux groupes vulnérables, notamment les survivants et les orphelins.

• Les principales avancées dans la lutte contre l’épidémie tiennent à des initiatives prises par les communautés locales elles-mêmes. Les dirigeants communautaires et traditionnels ont bénéficié de moyens d’action et des personnes de tous âges ont pu participer à la riposte face à Ebola. Cette capacité d’action doit être consolidée par de nouvelles mesures pour décentraliser la gouvernance, renforcer le dialogue communautaire et la participation en tant qu’éléments clés du développement. Il s’agit d’un élément essentiel pour relever les défis existants en matière de consolidation de la paix et de réconciliation, qui fragilisent la cohésion sociale.

• Le renforcement des activités de sensibilisation et de plaidoyer à l’échelle nationale et internationale pour combattre la stigmatisation à tous les niveaux. La réouverture des frontières, la reprise des vols internationaux et autres liaisons de transport vers ces trois pays ainsi que le retour des investisseurs joueront tous un rôle essentiel pour accélérer la reprise.

• Le relèvement passe aussi par un soutien sur le long terme des institutions financières et d’autres partenaires, dont l’action est déterminante au regard des marges de manœuvre et des appuis budgétaires.

• Il sera essentiel d’adopter une stratégie sous-régionale en matière de reprise, au vu de l’importance de la coopération transfrontalière entre les trois pays et leurs voisins dans des domaines clés comme le commerce et la sécurité. Si leurs efforts sont axés sur des interventions de relèvement à l’échelle nationale, les trois gouvernements reconnaissent la nécessité de renforcer l’intégration régionale, dans le cadre de l'Union du fleuve Mano, de la CEDEAO et de l’Union africaine.

• Les partenariats pour le relèvement et la relance du développement devront reposer sur la responsabilité mutuelle et la transparence, y compris, le cas échéant, les principes du New Deal pour l'engagement dans les États fragiles.

Les Nations Unies, l’Union européenne, la Banque mondiale et la Banque africaine de développement, qui se sont associées pour soutenir les programmes nationaux de relèvement, se réjouissent de collaborer étroitement avec les Gouvernements de la Guinée, du Libéria et de la Sierra Leone pour permettre une reprise durable après la crise Ebola.

D’ici les Réunions de printemps de la Banque mondiale et du FMI le mois prochain et la tenue de la Conférence d'annonces de contributions du Secrétaire général, nous continuerons de coopérer avec ces gouvernements dans l’élaboration de programmes de relèvement chiffrés et conformes à leurs plans nationaux de développement. Comme je l’indiquais ce matin, les plans nationaux devront prendre en compte, d’une part, les besoins humains et de développement essentiels et d’autre part, le renforcement des institutions, des systèmes et des services indispensables pour parvenir à un développement résilient. Nous espérons que la Conférence de Bruxelles aura contribué à préparer la transition entre l’intervention d’urgence face à l’épidémie d’Ebola et le développement à plus long terme.


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