3 mars 2015 – La communauté internationale est désormais à un tournant décisif de la lutte contre l'épidémie d'Ebola en Afrique de l'Ouest, alors que des signes encourageants laissent à penser que le gros de la crise est passé, a déclaré le chef de l'ONU.
« Cette année est marquée par une baisse significative des nouveaux cas », a salué le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, dans une série de remarques à l'occasion d'un événement musical organisé lundi soir au siège de l'Organisation, à New York. « Nous intensifions à l'heure actuelle nos efforts pour accroitre notre maitrise de l'épidémie avant la saison des pluies », a-t-il précisé.
Intitulé « Stop Ebola and Build for the Future » (« Stopper Ebola et construire l'avenir »), le concert, qui a eu lieu dans l'enceinte de l'Assemblée générale de l'ONU, était organisé par le gouvernement de Sao Tomé-et-Principe, en collaboration avec les organisations non gouvernementales Friendship Ambassadors Foundation, United African Congress et Give them a Hand Foundation.
Le Secrétaire général a par ailleurs évoqué sa visite en décembre dernier dans les quatre pays les plus touchés par l'épidémie, à savoir la Guinée, le Libéria, le Mali et la Sierra Leone, dont le but était de mesurer les progrès dans la lutte contre le virus.
« Je suis revenu inspiré par le courage des survivants et de ceux qui travaillent avec abnégation en première ligne », s'est remémoré M. Ban, ajoutant qu'il y a à peine cinq mois, « les prévisions étaient plutôt sombres ».
« Mais aujourd'hui, nous sommes confrontés à une situation très différente. Nous savons que le virus d'Ebola peut être vaincu », s'est félicité le Secrétaire général, citant la qualité de la réponse mise en œuvre par les communautés et les autorités locales et nationales comme le principal facteur de ce succès.
Le Secrétaire général a rappelé combien le monde s'était uni à cette occasion pour former une « coalition planétaire sans précédent » des gouvernements, des organisations régionales, des acteurs de la société civile, des banques de développement et des fondations philanthropiques.
« Les pays proches et lointains, grands et petits, ont dépêché des experts, donné du matériel et engagé des fonds », a poursuivi M. Ban, tout en soulignant le rôle clé joué par l'ONU, notamment au travers de la Mission des Nations Unies pour l'action d'urgence contre l'Ebola (MINUAUCE), « la toute première mission de santé d'urgence ».
M. Ban a par ailleurs renouvelé l'engagement de l'Organisation en faveur de l'objectif fixé par les Présidents de l'Union du fleuve Mano, à savoir une absence totale de nouveau cas d'ici à la mi-avril.
Cet objectif « zéro cas d'Ebola » faisait précisément l'objet ce mardi d'une conférence internationale visant à coordonner les efforts restant à livrer contre l'épidémie et à évaluer les mesures nécessaires au redressement des pays touchés, en présence des chefs d'Etat de la Guinée, du Liberia et de la Sierra Leone.
Organisée au Palais d'Egmont à Bruxelles par l'Union européenne, cette « Conférence de haut niveau sur Ebola » a rassemblé 80 délégations et 600 participants, dont l'Envoyé spécial des Nations Unies sur Ebola, Dr. David Nabarro.
S'exprimant à cette occasion, Dr. Nabarro a affirmé que la phase actuelle de la réponse contre l'épidémie était sans doute la plus difficile.
« Nous devons tous rester pleinement mobilisés jusqu'à ce que la tâche soit terminée, d'autant plus que le virus se déplace et que certaines communautés éprouvent des réticences à prendre part à cette réponse », a-t-il ajouté.
L'Envoyé spécial du Secrétaire général a par ailleurs souligné que 900 millions de dollars faisaient toujours défaut afin de financer la réponse contre l'épidémie dans les six prochains mois, parmi lesquels 400 millions sont nécessaires pour financer immédiatement des activités cruciales pour atteindre l'objectif « zéro cas d'Ebola ».
Egalement présent à Bruxelles, la chef du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), Helen Clark, a rappelé l'importance de financer la reprise économique en Afrique de l'Ouest.
Mme Clark a ainsi appelé à un soutien international important en faveur des trois pays les plus touchés – la Sierra Leone, le Libéria et la Guinée – pour remédier aux revers rencontrés par ces pays sur le plan du développement.