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Sierra Leone: Réponse de l'UE à l'épidémie d'Ebola en Afrique de l'Ouest

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Source: European Commission, European Commission Humanitarian Aid department
Country: Guinea, Liberia, Sierra Leone

L'Afrique de l’Ouest est confrontée à l'épidémie d’Ebola la plus importante et la plus complexe jamais enregistrée. La Guinée, le Liberia et la Sierra Leone sont les pays les plus touchés. Plus de 22 900 personnes ont été infectées et 9 200 d'entre elles sont décédées.

L'Union européenne a participé dès les premières heures à l'action d'urgence contre Ebola. Elle a mobilisé tous les moyens politiques, financiers et scientifiques disponibles pour contribuer à endiguer, à maîtriser, à traiter et, enfin, à vaincre le virus. En octobre 2014, le Conseil européen a nommé Christos Stylianides, commissaire européen chargé de l’aide humanitaire et de la gestion des crises, au poste de coordinateur de l'UE pour la lutte contre Ebola.

Fin 2014, les commissaires Christos Stylianides, Vytenis Andriukaitis et Neven Mimica se sont rendus dans les pays touchés pour réaffirmer le soutien de l’UE à la lutte contre la maladie et annoncer des mesures d'aide.

Le 3 mars 2015, l’Union européenne organise une conférence à haut niveau sur l’épidémie d’Ebola. Cette conférence poursuit un double objectif: premièrement, faire le point sur les mesures d'urgence mises en œuvre actuellement et les adapter à l’évolution de la situation sur le terrain afin d'éradiquer la maladie et, deuxièmement, élaborer une stratégie à long terme et soutenir le redressement et la résilience des pays touchés, notamment le développement de leurs systèmes de santé. Cette manifestation sera coprésidée par l'UE, la Guinée, la Sierra Leone, le Liberia, les Nations unies, l'Union africaine et la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO).

Aide financière

L’UE a alloué plus d'1,2 milliard d’euros au total pour combattre l'épidémie. Ces fonds proviennent à la fois des États membres et de la Commission européenne.

La Commission a débloqué plus de 414 millions d’euros pour lutter contre la maladie au moyen de mesures d'urgence et d'un soutien à plus long terme.

Aide humanitaire

Depuis mars 2014, la Commission européenne a alloué plus de 65 millions d'euros à l'aide humanitaire en vue de faire face aux besoins les plus urgents. Ces fonds sont acheminés par l’intermédiaire d’organisations humanitaires partenaires, telles que MSF, la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, IMC, Save the Children, IRC, Alima, le service aérien humanitaire du PAM, l’UNICEF et l’OMS. L'aide de l'UE contribue à financer la surveillance épidémiologique, les diagnostics, les traitements et la fourniture de matériel médical. Elle permet également de dépêcher des médecins et du personnel soignant et de former des professionnels de la santé, ainsi que de sensibiliser les populations à la maladie et de les encourager à organiser des funérailles qui respectent les mesures de sécurité.

Aide au développement

En plus des partenariats de développement existants au niveau bilatéral et de l’UE, la Commission consacre plus de 210 millions d'euros à l'aide au développement et au redressement rapide. Ce montant est principalement mis à profit pour stabiliser les pays et les aider à sortir de la crise et à se projeter au-delà de celle-ci.

En outre, l’UE, qui participait déjà, avant le début de l'épidémie, au renforcement des systèmes de santé des pays touchés dans le cadre de son aide à long terme, procède à présent à une réorientation des programmes existants afin de soutenir les efforts déployés dans le contexte de la lutte contre Ebola et de la crise provoquée par ce virus.

L'UE apporte un appui budgétaire à la Guinée, au Liberia et à la Sierra Leone pour leur permettre de fournir des services publics nécessaires de toute urgence — notamment dans le domaine des soins de santé — et atténuer l’impact économique de l’épidémie.

L'aide au développement est également consacrée à la réalisation d'améliorations dans d'autres domaines importants, tels que les soins de santé, l’éducation, l’eau et l’hygiène, l'objectif étant de faciliter une transition harmonieuse entre la phase humanitaire et le redressement grâce à l'approche intitulée «Liens entre l’aide d’urgence, la réhabilitation et le développement» (LRRD).

Trois laboratoires mobiles, déployés en Guinée et en Sierra Leone, contribuent à la détection du virus et à la formation de professionnels de la santé. Ces laboratoires peuvent traiter jusqu’à 70 échantillons par jour, sept jours sur sept.Un quatrième laboratoire mobile, EUWAM-Lab, plus robuste et autonome, sera envoyé début mars en Guinée.

En outre, l'UE soutient la mission médicale de l'Union africaine en Afrique de l'Ouest, en contribuant à la rétribution du personnel civil, militaire et médical. Jusqu'ici, cette aide a permis de couvrir les coûts afférents à 90 professionnels de la santé et membres du personnel d'appui et d'ensuite porter le nombre de ceux-ci à quelque 150 personnes au total.

L’UE s'emploie également à renforcer le niveau de préparation à l’épidémie. Elle a apporté son soutien à des plans nationaux dans six pays à hauteur de 10,6 millions d’euros environ et a, notamment,

  • contribué à aménager et à équiper une unité de traitement du virus Ebola au sein de l’hôpital central de Côte d’Ivoire,

  • participé à la mise en place, en Guinée Bissau, d'un programme d'approvisionnement en eau et d'assainissement en diffusant des messages faisant la promotion de l'hygiène à des fins de prévention du virus, et

  • mis en place un dispositif en faveur du plan national de préparation au Burkina Faso.

Recherche médicale

La Commission européenne a apporté une aide rapide et substantielle à la recherche de traitements, de vaccins et de tests de diagnostic contre le virus, en débloquant près de 140 millions d'euros au titre d'Horizon 2020, le programme de financement de la recherche et de l’innovation de l'UE.

Un montant initial de 24,4 millions d'euros a été dégagé en vue du financement de cinq projets portant sur la mise au point de vaccins et de médicaments contre Ebola et la concrétisation de ces découvertes en traitements disponibles. Les travaux concernant ces projets ont débuté en octobre 2014, et certains ont déjà commencé à produire des résultats applicables à l'épidémie actuelle. Fait particulièrement prometteur, le projet REACTION financé par l’UE a récemment annoncé des résultats encourageants indiquant que le favipiravir, un médicament antiviral, constitue un traitement efficace contre la maladie d’Ebola à un stade précoce (Fiche d'information). De plus amples informations sur les projets financés par l'UE sont disponibles sur le site web EU Research on Ebola.

En outre, la Commission européenne et le secteur pharmaceutique européen financent huit projets de recherche ayant trait à la mise au point de vaccins et de tests de diagnostic rapide, qui revêtent un intérêt crucial dans le contexte de la crise actuelle. Ces projets sont déployés dans le cadre du nouveau programme «Ebola+» mené au titre de l'Initiative en matière de médicaments innovants (IMI). Ils sont dotés d'une enveloppe totale de 215 millions d’euros, dont 114 millions d’euros proviennent d’Horizon 2020.

L’UE soutient également la recherche clinique sur le virus au moyen du partenariat des pays européens et en développement sur les essais cliniques (EDCTP), dans le cadre duquel les pays européens et d’Afrique subsaharienne déploient des efforts communs en vue de la mise au point de traitements prometteurs contre des maladies liées à la pauvreté, telles que le paludisme, le VIH/sida et la tuberculose. L’EDCTP a récemment ajouté Ebola à la liste de ces maladies et lancé un appel en faveur de l'élaboration de nouveaux outils de diagnostic. Il a également été invité par la Commission à collecter des fonds auprès des États participants en vue d'accroître son budget pour 2014 et 2015 et de coordonner les activités de recherche en la matière.

L’épidémie d’Ebola démontre la nécessité d'une «réaction rapide», en termes de recherche et d'innovations, face aux crises sanitaires. Dans ce contexte, la Commission européenne et d'autres grands bailleurs de fonds ont récemment instauré la «collaboration mondiale en matière de recherche pour la préparation aux maladies infectieuses» (GloPID-R), qui doit faciliter la mise en place d'une réponse coordonnée et rapide (dans les 48 heures), en termes de recherche, aux épidémies importantes, qu'elles soient nouvelles ou qu'elles réapparaissent.

Matériel d’urgence et expertise

Dans le cadre de sa réponse coordonnée, l’UE a fourni du matériel d'urgence et envoyé des experts dans les pays touchés par l'épidémie. Son mécanisme de protection civile facilite la fourniture de l’aide matérielle apportée par les États membres. Ceux-ci ont offert des laboratoires mobiles, des centres de soins, des ambulances et des hôpitaux de campagne. L'UE a organisé l'appui logistique en mettant en place des ponts aériens et soutient le déploiement de navires pour transporter le matériel d'urgence mis à disposition par les États membres: aide alimentaire, trousses de secours, couvertures propres et chlore pour l'assainissement. Des experts humanitaires de l'UE, notamment des spécialistes des maladies dangereuses, ont été dépêchés dans les trois pays les plus touchés.

Évacuation sanitaire

Les équipes médicales internationales constituent l’épine dorsale de la réponse à l’épidémie. Pour encourager leur mobilisation et favoriser leur protection, l’UE a mis en place un système d’évacuation médicale. Les États membres mettent à disposition les capacités nécessaires à cette fin.

Le système EVASAN garantit l'évacuation, vers des hôpitaux européens dotés des installations nécessaires, du personnel sanitaire international et d'autres ressortissants de l'UE chez lesquels le virus Ebola a été diagnostiqué. Les demandes d'évacuation sont adressées par l'OMS à la direction générale de la Commission compétente en matière de santé (DG SANTE), qui recense les installations médicales disponibles dans les États membres de l’UE au moyen de communications effectuées dans le cadre du système d’alerte précoce et de réaction (SAPR). Le rapatriement vers l’Europe est alors coordonné par l'ERCC. À ce jour, 21 personnes, au total, atteintes du virus Ebola ou ayant été exposées à un risque élevé de contamination par celui-ci ont été évacuées pour raisons médicales vers l’Europe.

Préparation dans l’UE

Le risque de propagation du virus Ebola au grand public dans l'UE est très faible. Le virus ne se transmet que par contact direct avec les fluides corporels d'un patient présentant les symptômes de la maladie. En outre, l'UE applique des normes très élevées en matière d'infrastructures sanitaires et de soins préventifs. Néanmoins, la possibilité que des personnes potentiellement contaminées entrent dans l'UE ne peut pas être complètement exclue.

Depuis le début de l'épidémie, la Commission et les États membres s'emploient à anticiper les risques et à en coordonner la gestion, en étroite collaboration avec le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) et l’OMS.

Le système d’alerte précoce et de réaction en cas d’urgence médicale a été utilisé durant l’épidémie pour permettre l’échange d’informations entre les États membres. Le comité de sécurité sanitaire (CSS) de l'UE, qui rassemble les États membres et la Commission, avec la contribution de l'ECDC et de l'OMS, s'est réuni à intervalles réguliers pour coordonner les activités de prévention et de préparation face à Ebola. Il a examiné le niveau de préparation des États membres et dressé l'inventaire des moyens disponibles susceptibles d'être mis en commun, parmi lesquels des laboratoires de haute sécurité, des capacités hospitalières et des équipements d’évacuation sanitaire. Le CSS a également précisé les procédures à suivre en cas d'évacuation médicale, en vue d'un traitement en Europe, des membres des équipes d'intervention sanitaire internationales touchés par le virus Ebola. Il a fourni des informations destinées aux voyageurs dans toutes les langues de l’UE et défini, à l'intention des aéroports et des autorités sanitaires, les procédures de gestion des éventuels cas d'Ebola.

La Commission a en outre lancé la «plateforme de communication sur Ebola pour les cliniciens»: cette plateforme en ligne permet d'échanger rapidement des informations sur la prévention et le traitement de la maladie. Elle réunit des médecins et des hôpitaux de l'UE reconnus comme centres de référence pour le traitement d'Ebola.

Actions de sensibilisation et démarches diplomatiques

Depuis le début de la crise, l’UE est en contact permanent avec les Nations unies, les organisations humanitaires sur le terrain et les gouvernements de la région, ainsi qu'avec des organisations régionales telles que l’Union africaine et la CEDEAO.

La nomination, par le Conseil européen, d’un coordinateur de l'UE pour la lutte contre Ebola, le commissaire Christos Stylianides, vise à garantir une coordination entre les États membres et les institutions de l’Union, ainsi qu'entre ceux-ci et leurs partenaires internationaux. À cette fin, l'UE a mis en place une task-force Ebola, qui se réunit trois fois par semaine et qui rassemble les États membres, les services de la Commission, le Service européen pour l’action extérieure (SEAE), ainsi que des représentants des Nations unies, de la Croix-Rouge et de différentes ONG.


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