Genève, le 28 janvier 2015 – Dans le cadre d’un Forum accueilli à Genève par la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR), les principaux acteurs engagés dans la riposte contre Ebola ont analysé leurs expériences, passé en revue les leçons à retenir, énoncé les mesures à prendre afin d’enrayer définitivement l’épidémie et débattu de la marche à suivre pour bâtir des communautés et des nations résilientes.
Ensemble, nous voulons rendre hommage aux milliers de volontaires et de personnels humanitaires et sanitaires qui ont mené la bataille en première ligne, risquant leur vie pour sauver celle des autres. Sans leur dévouement et leur courage, nous n’en serions pas aujourd’hui à tirer des plans pour l’élimination totale du virus et le relèvement des populations affectées. Leur exemple continue de nous inspirer.
Ensemble, nous déclarons que la lutte contre Ebola n’est pas terminée. L’auto-satisfaction est aujourd’hui notre nouvel ennemi – celui qui risque d’entraîner des morts évitables. Pour accomplir notre objectif de zéro cas, nous devons renforcer encore nos activités de suivi des personnes ayant été en contact avec des malades et élargir la mobilisation communautaire. Nous devons promouvoir des systèmes de santé plus résilients. Ainsi que l’a souligné un des participants au Forum: «L’épidémie a démarré avec un seul cas, et un seul cas peut relancer la crise d’Ebola».
Nous prenons acte du fait que la situation s’est améliorée au Liberia, en Sierra Leone et en Guinée grâce aux efforts combinés des gouvernements et des communautés locales, y compris les leaders religieux et culturels, et d’autres partenaires. Néanmoins, nous devons rester vigilants.
Pour stopper Ebola, nous devons être à la fois flexibles et constants dans notre réponse aux flambées localisées. Notre réponse doit être rapide et se conformer en même temps aux normes de qualité les plus exigeantes.
Ensemble, nous affirmons qu’il ne suffira pas de stopper Ebola. La crise aura affaibli les systèmes de santé et les économies, et aggravé la vulnérabilité des communautés, minant ainsi la capacité régionale, nationale et locale à résister à des épidémies et autres chocs futurs, et exposant la population à des risques qu’il importe de réduire. Les opérations d’urgence en cours ne produiront de résultats durables que si nous nous attaquons en parallèle aux causes sous-jacentes et aux facteurs aggravants de cette crise. Pour atteindre le but ultime, un changement d’état d’esprit et un engagement de longue haleine seront nécessaires.
En ce jour, nous nous engageons à travailler ensemble pour réaliser notre objectif de parvenir à zéro cas d’Ebola et à investir dans le relèvement à long terme et la résilience communautaire. Dans cette optique, nous prenons acte de la nécessité d’améliorer et de consolider les partenariats.
Des partenariats avec les gouvernements et les bailleurs de fonds visant à garantir un dialogue ouvert, un soutien suffisant et une transparence optimale sont cruciaux pour le redressement à long terme et la reconstruction des systèmes de santé.
Des partenariats avec les communautés sont essentiels pour préserver leur contribution irremplaçable à l’élaboration de solutions et stratégies adéquates. En développant et en nourrissant la confiance, nous créerons les environnements propices requis pour la durabilité des efforts et le relèvement à long terme.
Ebola nous a mis et va continuer de nous mettre à l’épreuve. Nous devons tirer les leçons de cette expérience et éviter de reproduire les erreurs passées. Nous ne devons pas attendre une autre épidémie pour bâtir des communautés résilientes et des systèmes de santé aptes à surmonter les crises futures. C’est maintenant que nous devons agir.