04/10/2014 20:37 GMT
Par Mouctar BAH et Abdoulaye BAH
CONAKRY, 10 avril 2014 (AFP) - Plusieurs organisations humanitaires ont annoncé jeudi l'intensification de leurs efforts de prévention et de lutte contre l'épidémie de fièvre Ebola en cours en Afrique de l'Ouest, particulièrement en Guinée, pays le plus affecté avec 67 morts.
La plupart de ces organisations ont des équipes déployées en Guinée, où 101 personnes sont mortes sur 157 cas de fièvre hémorragique signalés depuis janvier, particulièrement dans le Sud, épicentre de l'épidémie qui sévit aussi à Conakry, la capitale.
Parmi ces décès, 67 cas ont été confirmés comme étant dus au virus Ebola, mortel et hautement contagieux, contre lequel il n'existe pas de vaccin ni de traitement spécifique.
La fièvre hémorragique s'est propagée au Liberia voisin, qui a signalé 21 cas suspects dont 10 mortels, sur lesquels cinq ont été testés positifs à l'Ebola. Le Mali et la Sierra Leone ont également fait état de cas suspects.
Dans des communiqués distincts, l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), le Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef), la Croix-Rouge et Action contre la faim (ACF) ont détaillé leurs nouvelles mesures contre l'épidémie.
L'Unicef applique "des stratégies de communication adaptées à la culture locale en vue de faire connaître le virus Ebola, au niveau des communautés de base, dans sept pays à risque ou déjà touchés de l'Afrique de l'Ouest", précisant utiliser notamment des textos, "émissions de radio, programmes de télévision et campagnes de porte-à-porte".
L'objectif est d'"atteindre le plus de gens possible, faire passer les infos dans les langues locales et sauver des vies" dans cette région où "la plupart des gens dans cette partie du monde n'avaient jamais entendu parler du virus Ebola", découvert en 1976 en République démocratique du Congo (RDC, ex-Zaïre), a souligné le docteur Guido Borghese, de l'Unicef.
L'OMS devait commencer jeudi une première session de formation destinée à 70 personnes dans la capitale guinéenne, tandis que des formations sur le contrôle des infections, en cours depuis mardi à l'hôpital Donka, devraient être prochainement étendues à d'autres centres médicaux.
ACF, elle, a "prévu la distribution de chlore et de savon, ainsi que le renforcement des dispositifs de promotion au lavage des mains dans les écoles" en Guinée.
De son côté, la Croix-Rouge française a annoncé le déploiement en Guinée d'"une première équipe de réponse aux urgences", pour appuyer la Croix-Rouge guinéenne.
Selon elle, il s'agit d'une équipe "à la fois médicale et spécialisée en eau et assainissement" comprenant des volontaires français, de la Croix-Rouge canadienne et de l'ONG Women And Health Alliance International.
"La mission de cette équipe, concentrée dans le sud-est du pays, à Guéckédou et Macenta, est de superviser et de former 150 volontaires de la Croix-Rouge guinéenne pour leur permettre de mener à bien leurs missions sur le terrain", a-t-elle précisé.
Concernant Macenta, l'ONG Médecins sans frontières (MSF) a indiqué jeudi soir dans un communiqué qu'elle a pu y "reprendre progressivement ses activités", suspendues après que ses équipes avaient été prises à partie vendredi dernier par des habitants en colère qui l'accusaient d'avoir introduit le virus Ebola dans leurs localités.
La reprise s'est effectuée après "plusieurs jours de négociations avec les autorités locales et régionales, les leaders de la jeunesse et des anciens du village", a indiqué Corinne Benazech, chef de mission MSF en Guinée.
"Nous avons obtenu un engagement très fort que de tels événements ne se reproduiront plus", a affirmé Mme Benazech.
MSF dispose de trois centres de traitement opérationnels, à Conakry, Macenta et Guéckédou (sud).
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