Paris, France | AFP | samedi 13/12/2014 - 07:01 GMT | 487 mots
Après avoir semé l'épouvante en Afrique de l'Ouest durant 2014 avec plus de 6.500 morts et plongé le reste du monde dans l'inquiétude, l'épidémie d'Ebola marquera-t-elle le pas en 2015 grâce à une mobilisation internationale désormais à pied d'oeuvre?
C'est l'espoir d'un nombre croissant de spécialistes et de responsables de santé. "Il faut rester prudent mais on pourrait passer un cap à partir du printemps 2015", estime le coordinateur de l'action française contre Ebola, Jean-François Delfraissy.
L'embellie ne viendra pas de nouveaux médicaments ou de vaccins dans un premier temps, mais de la meilleure prise en charge des malades sur le terrain, avec en particulier des mises à l'isolement plus systématiques et rapides, selon cet expert.
La réaction de l'Organisation mondiale de la santé et de la communauté internationale a tardé à venir et un "temps précieux" a été perdu, déplore le spécialiste belge Peter Piot qui fut en 1976 l'un des premiers à identifier le virus Ebola.
Depuis septembre l'aide internationale vers les pays les plus touchés, Guinée, Liberia et Sierra Leone, s'est organisée et accélérée. L'ouverture de nouveaux centres de traitements et les mesures sanitaires dans les régions touchées semblent porter leurs fruits.
"Il faut rester prudent et ne pas crier victoire trop tôt" souligne un haut responsable du ministère de la Santé français alors qu'en Guinée plusieurs fois en 2014 l'épidémie a paru sous contrôle avant de repartir.
Du côté des traitements et vaccins, 2015 pourrait aussi réserver de bonnes surprises alors que l'arsenal thérapeutique est pour l'instant pratiquement vide face au virus tueur.
"On a bon espoir de voir les premiers résultats sur de nouveaux traitements, vers la fin du premier trimestre", juge Michael Kurilla, un des responsables de l'Institut américain des allergies et des maladies infectieuses (NIAID).
Deux médicaments antiviraux, favipiravir (du japonais Fujifilm) et brincidofovir (de l'américain Chimerix) doivent être testés dans les semaines à venir, en Guinée et au Liberia.
Leurs résultats sont attendus dans la première moitié de 2015. Pour les experts la solution pourrait venir d'une combinaison de plusieurs molécules.
- Des vaccins à l'essai -
Du côté des vaccins, trois grands groupes pharmaceutiques sont sur les rangs avec trois produits différents: le britannique GSK et les américains Merck et Johnson & Johnson.
Deux des "candidats vaccins" ont fait l'objet de tous premiers essais en attendant des tests d'efficacité sur des groupes plus vastes, notamment en Afrique.
Une fois ces vaccins préventifs mis au point, les personnels soignants en première ligne face au virus pourraient être les premiers à en bénéficier.
Une autre avancée médicale pourrait se révéler cruciale pour juguler l'épidémie: la mise au point de tests de diagnostic rapides, fiables et peu coûteux.
Les tests actuels pour détecter la maladie se font dans des laboratoires spéciaux avec des délais de plusieurs heures pour les résultats. Des tests rapides, déjà à l'essai sur le terrain, pourraient "changer la donne", estime le Pr Delfraissy.
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