Une assistance massive aux pays touchés par Ebola est nécessaire pour empêcher le virus de détruire leur économie et d’annuler des années d’efforts en matière de développement, a déclaré Helen Clark, Administrateur du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) lors d’une manifestation de haut niveau des Nations Unies sur cette maladie mortelle.
« Une action mondiale concertée d’une ampleur et d’une vitesse appropriées est requise pour faire face à cette situation d’urgence complexe lourde de conséquences politiques, sociales et économiques ainsi que dans le domaine de la sécurité », a-t-elle noté, en ajoutant que si la crise n’était pas enrayée, elle inverserait les acquis du développement dans la plupart des pays touchés et dans la région.
Helen Clark s’exprimait lors d’une réunion convoquée par le Secrétaire général des Nations Unies à New York pour faire le point sur les efforts mondiaux déployés dans la lutte contre le virus Ebola, qui a déjà fait plus de 2 800 morts en Afrique de l’Ouest.
Outre les décès et les souffrances résultant de la maladie, la crise pourrait avoir des répercussions durables sur le développement de la région, où un certain nombre de pays se relèvent à peine d’années de guerre et d’instabilité.
Selon les estimations de la Banque mondiale, la croissance économique des pays touchés pourrait subir une réduction de 2,1 à 3,4 % en 2014, réduction qui, dans l’hypothèse la plus pessimiste, pourrait même atteindre 12 % au Libéria en 2015.
La crise réduit les recettes de l’État et aggrave le chômage dans des secteurs d’activité clés tels que celui des industries extractives et produit un ralentissement dans le secteur agricole.
En outre, les pouvoirs publics sont débordés et ont du mal à assurer la fourniture des services de base. Au Libéria, par exemple, des rapports indiquent que la couverture vaccinale aurait diminué de 50 % en juillet Des écoles ont fermé en Guinée, au Liberia, au Nigeria et en Sierra Leone.
Pour aggraver le tout, la peur a contribué à isoler certaines communautés, perturbant la fourniture de denrées et les déplacements des habitants.
« Il faut renforcer les capacités des institutions nationales qui doivent intervenir dans la lutte contre Ebola », a estimé Helen Clark.
Le 18 septembre, le Conseil de sécurité des Nations Unies a annoncé la création de la Mission des Nations Unies pour la lutte contre Ebola (UNMEER) afin de porter à grande échelle la riposte internationale à la maladie.
Le PNUD revoit ses programmes locaux afin de privilégier l’appui logistique aux équipes d’urgence, de prendre part à la coordination des activités des partenaires internationaux, des administrations locales et des agences onusiennes, de collaborer avec les forces de sécurité au contrôle des frontières afin de contenir l’épidémie, et d’appuyer les activités de sensibilisation destinées à prévenir la diffusion de la maladie.
De plus, l’organisation est en train de mobiliser des équipes d’économistes afin de mieux comprendre l’impact de la crise et d’aider à préparer les activités de relèvement précoce.