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Sierra Leone: Ebola: la Sierra Leone confine sa population, l'ONU sonne l'alarme

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Source: Agence France-Presse
Country: Guinea, Sierra Leone

09/19/2014 12:26 GMT

Par Rod MAC JOHNSON

FREETOWN, 19 septembre 2014 (AFP) - Les six millions d'habitants de la Sierra Leone se trouvaient vendredi assignés à résidence pour une campagne de porte-à-porte géante de trois jours visant à juguler l'épidémie d'Ebola, décrétée "menace pour la paix et la sécurité internationales" par l'ONU.

Le président Ernest Bai Koroma a expliqué que le but de cette opération controversée était la prise de conscience des populations, un enjeu vital tragiquement illustré en Guinée voisine par le sort de huit membres d'une mission de sensibilisation, tués par des villageois.

Avec le Liberia et la Guinée, la Sierra Leone est l'un des trois pays les plus durement frappés par l'épidémie, qui a fait 2.630 morts depuis le début de l'année.

Les rues de la capitale Freetown étaient désertes, parcourues uniquement par des véhicules utilitaires et des urgences, a constaté le correspondant de l'AFP.

"Tout le monde semble respecter les consignes", s'est félicité le chef de la police, Francis Munu, qui a déployé quelque 2.000 policiers pour l'occasion.

La population est autorisée à sortir pour des nécessités essentielles, comme chercher de l'eau, et à aller prier après 18H00 (heure locale et GMT).

"La police ordonnera à quiconque sera trouvé dans la rue sans motif valable de rentrer immédiatement chez lui", a averti le président dans une allocution radio-télévisée.

"Cette campagne de trois jours ne va pas mettre un terme à elle seule à l'épidémie d'Ebola, mais si tout le monde suit les recommandations des équipes de sensibilisation, elle contribuera beaucoup à inverser la tendance d'accélération de la transmission", a assuré M. Koroma.

Quelque 30.000 volontaires étaient mobilisés, pour rendre visite à 1,5 million de foyers.

Leur mission est de distribuer à chaque foyer un savon, de transmettre des informations sur Ebola et d'installer des comités de veille, mais pas d'entrer dans les domiciles. Les volontaires alerteront les services spécialisés s'ils découvrent des malades ou des morts.

S'attendant à une augmentation des cas recensés (1.673 déjà, dont 562 morts), les autorités ont prévu des lits supplémentaires, dont plus de 200 autour de la capitale.

L'accueil initial était plutôt favorable.

"Nous étions dans la confusion parce qu'il y avait beaucoup de messages contradictoires dans le quartier sur cette campagne, mais nous voyons maintenant que c'est une bonne chose", a déclaré Sammy Jones, un père de famille de Regent, dans l'ouest de Freetown.

Le chef d'une équipe dans le centre de la capitale, Francis Coker, a précisé que "les questions les plus fréquentes portaient sur la stigmatisation et les traitements expérimentaux. Cela montre que les gens veulent désespérément un médicament".

Huit tués en Guinée

Si l'Unicef, qui participe au financement, a salué l'opération, les spécialistes de santé publique doutent de l'efficacité de mesures aussi coercitives qui risquent de nuire à la lutte en sapant une confiance déjà fragile entre populations et professionnels de santé.

Ce risque est particulièrement important dans le cas d'Ebola, qui a suscité des réactions de déni, parfois violentes, des habitants.

Huit responsables locaux et journalistes guinéens portés disparus après des heurts mardi lors d'une campagne de sensibilisation dans le Sud, région la plus touchée, ont été retrouvés morts, tués par des villageois.

"Ces crimes sont d'autant plus regrettables qu'ils interviennent au moment où la communauté internationale se mobilise pour accompagner les pays affectés dans leur lutte" contre l'épidémie, a souligné le gouvernement guinéen.

La mobilisation internationale a franchi un palier, avec l'adoption jeudi par le Conseil de sécurité d'une résolution unanime qualifiant l'épidémie de "menace pour la paix et la sécurité internationales", une première pour une urgence sanitaire.

Selon la directrice générale de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) Margaret Chan, il s'agit "du plus grand défi jamais relevé par l'ONU et ses agences en temps de paix".

Le Conseil appelle "à fournir une assistance et des ressources d'urgence" aux pays affectés. L'ONU estime avoir besoin de près d'un milliard de dollars sur six mois.

Selon le Dr David Nabarro, coordinateur de l'ONU pour Ebola, il faudrait que la réponse de la communauté internationale soit "20 fois plus forte qu'elle ne l'est en ce moment".

L'épidémie en Afrique de l'Ouest a tué au moins 2.630 personnes sur 5.357 cas, selon le dernier bilan de l'OMS, arrêté au 14 septembre.

Une infirmière française de Médecins sans Frontières (MSF) contaminée à Monrovia, capitale du Liberia (de loin le pays le plus touché avec 1.459 morts), a été rapatriée dans la nuit de jeudi à vendredi et recevait des "traitements expérimentaux" dans un hôpital de la région parisienne.

burs-rmj-sst/sd/tmo

© 1994-2014 Agence France-Presse


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